Samedi 29 août 1914

Au petit jour on se rassemble à la lueur des projecteurs qui éclairent le pays.  Nous partons et reprenons la route d’Hudiviller, en passant près de la ferme du Léomont. Le bombardement de celle-ci recommence et les éclats  sifflent encore autour de nous. Le cheval de la voiture médicale est tué, nous courons dans les champs car la route est en remblai, et on se trouve un peu garanti* des éclats. On dépasse au plus vite et de toutes nos jambes la zone de tir.

Prenant mes notes quand je le peux et ne sachant plus seulement comme l’on vit, j’ai oublié la journée du jeudi 27 août :toute la matinée le canon fait rage, la ferme de Léomont est bombardée ainsi que la route.

Ayant quittés Hudiviller nous nous trouvons à un certain moment dans la zone de tir et il y a un instant de panique vite réprimé. Nous reprenons notre marche et  faisons une longue pause à la ferme des Oeufs-Durs. Nous revenons coucher à Hudiviller.

A remarquer que le long de la route des cadavres ont été rassemblés par groupe de cinq à six et recouverts de paille. Pendant tout ce temps il pleut. Nuit calme.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Vous pouvez utiliser ces balises et attributs HTML : <a href="" title=""> <abbr title=""> <acronym title=""> <b> <blockquote cite=""> <cite> <code> <del datetime=""> <em> <i> <q cite=""> <strike> <strong>