Vendredi 20 juin

Posté dans la catégorie "Le récit"

Journée de repos. Toujours le temps sec et chaud. Pas une goutte d’eau n’est tombée depuis mon retour de permission. Après la soupe du soir nous allons visiter Sarrebrück.

La ville n’a rien d’extraordinaire, rien de mieux que les nôtres (celles de France). La population paraît nous être hostile et antipathique. Pas de regards en face, pas de sourires. On sent que notre présence chez eux les gêne et les déshonore. Il nous faut changer notre monnaie contre des marks et pfennig. Le cours du mark est de zéro franc quarante-huit. On paye tout à moitié prix. La bière ne vaut pas celle de Nancy ou de Metz. Dans certains cafés il y a aussi des orchestres mais quelle musique à tour de bras ! Enfin rien de bien intéressant pour passer assez agréablement le temps. Nous rentrons à 21h30.

Jeudi 19 juin

Posté dans la catégorie "Le récit"

Comme hier à 3h30, nous quittons St-Avold et cheminons vers Sarreguemines, Mayence.

Aujourd’hui longue étape. Vingt-cinq bons kilomètres nous séparent de Sarrebrück où nous devons passer notre journée de repos demain. Nous jouons en traversant Forbach. Nous passons à l’ancienne frontière d’Alsace-Lorraine. Les habitations où étaient installés les anciens postes de douane y sont toujours. Nous approchons enfin de Sarrebrück.

On pensait rentrer directement mais bah ! Trois kilomètres avant, nous faisons grande halte d’une heure et demie et ce n’est pas que cela nous plaise. Pendant ce temps le soleil monte toujours de sorte que nous allons repartir par une extrême chaleur. D’ailleurs c’est ce qui arrive.

Seulement au lieu d’entrer et de défiler en ville avant de nous rendre à notre caserne nous empruntons un chemin de traverse ce qui nous évitera de souffler en ville.

Ce chemin nous emmène directement à la caserne. Elle est toute neuve, même pas complètement terminée et était réservée à un régiment d’artillerie boche. Ce bâtiment où tout le confort  règne couronne un beau plateau qui domine la ville ainsi que la belle vallée de la Sarre. A 1h de l’après-midi nous sommes installés dans une chambre, couchettes en bois, installations électriques etc. Aujourd’hui je suis bien fatigué et Sarrebrück ne me verra pas ce soir car d’ici nous en sommes à trois kilomètres. Au bas du plateau le train peut nous y emmener. Nous verrons demain.

Mercredi 18 juin

Posté dans la catégorie "Le récit"

A 4h du matin nous sommes déjà sur la route. Aujourd’hui environ vingt-trois kilomètres nous séparent de St-Avold où nous devons passer la nuit prochaine. Pas d’encombrements sur les routes. Nous arrivons avant la grande chaleur pour 10h dans une caserne dominant la ville.

Toute la Musique est dans une grande salle. Il y a couchettes en bois, tables bancs, etc. Tout va bien. Dans l’après-midi sieste obligatoire. La chaleur est étouffante. Le ciel se couvre de gros nuages noirs. Au loin le tonnerre roule. Nous sommes déjà heureux car un peu de pluie fera du bien et le temps sera rafraîchi pour faire l’étape de demain. Mais bah ! Pensez vous il tombe quelques gouttes ; la poussière n’est même pas mouillée et à la nuit le temps s’éclaircit.

Nous faisons un petit tour dans St-Avold après la soupe du soir, toute petite ville encaissée dans un profond vallon avec tramways, etc. La population cause encore français mais demain il n’en sera pas de même car nous serons en « Bochie »

Mardi 17 juin 1919

Posté dans la catégorie "Le récit"

Pas de contre-ordre. Nous quittons donc notre caserne ainsi que la ville de Metz à 4h30. Nous marchons vers l’est. Il fait frais au matin et la marche est moins pénible. La campagne est ma foi jolie et splendide sur notre parcours.

Après dix-huit kilomètres nous arrivons à Courcelles-Chaussy vers 9h30 pour y cantonner aujourd’hui seulement car demain matin nous remettons cela. Nous marchons sans sac par contre nous jouons en traversant les villages.

Toujours la chaleur suffocante et l’extrême sècheresse.