Nous quittons Vinkt vers 5h du matin et nous nous rapprochons du front.
A 5h30 notre artillerie se déclanche et de toutes parts, nos pièces crachent leur torrent de ferraille et d’explosifs sur les lignes ennemies. Quelques minutes plus tard, notre infanterie appuyée par un grand nombre de tanks bouleverse l’ennemi qui se replie bien vite. En quelques heures nous avançons de cinq kilomètres environ mais les réserves ennemies engagées dans la bataille nous arrêtent par une contre- attaque. Nous restons alors sur nos positions momentanément.
Puis le brancardage commence. Mon équipe (3ème) est à la disposition du poste de secours du 2ème bataillon pour l’évacuation des blessés. Nous apprenons qu’un de nos camarades est blessé très légèrement au cou.
Enfin, la Lys franchie et dépassée d’au moins sept à huit kilomètres nous permet de refouler l’ennemi vers l’Escaut.
Durant toute la journée nous transportons nos blessés et à la nuit, il n’en reste plus sur le terrain. Nous sommes dans la cave d’une ferme pour passer la nuit.
Le 69ème relève notre régiment cette nuit. Nous passerons alors en réserve.
Nous nous attendons à un repli de l’ennemi car nos positions à droite de notre secteur sont très avancées.