Rien à signaler. Le beau temps continue, nous devons quitter le pays ce soir.
D’après les mouvements de troupe que nous faisons et la direction que nous prenons, je crois que nous ne tarderons pas à avoir chaud. D’ici une douzaine de jours il y aura sûrement du nouveau pour nous et probablement sur tout le front. Notre Corps d’armée ne doit pas être seul par ici. J’ai entendu dire qu’il y en avait cinq. D’ailleurs, le 9ème s’y trouve également. Ce serait à peu près toute l’armée du général d’Urbal sous le commandement duquel nous sommes.
Après la soupe vers midi je pars faire le cantonnement avec deux autres musiciens et le 3ème bataillon à Villers-Sir-Simon. Les deux autres cantonneront à Hizel-les-Hameaux. Nous trouvons de la place pour loger la Musique, une place pour les chevaux de Bosset et une petite cabane où il y a de la paille fraîche et où nous viendrons coucher Bosset, Buat et moi. Il restera encore trois places pour d’autres. Notre cantonnement fini, nous cherchons des œufs pour nous faire une bonne omelette. On la fait faire et nous mangeons dans un café. Cette dépense nous sera remboursée par la caisse de la Musique.
Notre repas fini, nous nous promenons en attendant la Musique et le bataillon parti de Monchy vers 20h. Ils arrivent à minuit. Je montre à Bosset la place pour ses chevaux et notre place réservée pour nous coucher avec Buat.
On s’y installe et on dort.